Politique
La Pologne (Polska) est une République à caractère mixte, dans laquelle le Président, élu pour cinq ans au suffrage universel, dispose de pouvoirs étendus. Mais le Premier ministre est responsable devant les deux chambres du Parlement, la Diète (Sejm) et le Sénat, tous deux élus au suffrage universel direct.
En mai 2015, c'est Andrzej Duda, membre du parti Droit et Justice (PiS, conservateur et eurosceptique) qui remporte l'élection présidentielle, face au président sortant Bronisław Komorowski (Plate-forme civique, centre droit). Il entre en fonction en août 2015.
Le 16 novembre 2015 Beata Szydło, également membre du parti Droit et Justice, prend les commandes du gouvernement. La direction du parti décide le 7 décembre 2017 de la remplacer par Mateusz Morawiecki.
De 2007 à 2014, la Pologne est dirigée par Donald Tusk (Plate-forme civique) à la tête d'un gouvernement de coalition avec le parti agrarien.
Après la nomination de M. Tusk comme président du Conseil européen lors du sommet du 30 août 2014 (pour une entrée en fonction le 1er décembre 2014), l’une de ses alliées, Ewa Kopacz, prend sa succession le 21 septembre 2014.
Le pays et l'UE
De même que pour les autres pays d’Europe centrale et orientale, la vocation européenne de la Pologne s’est exprimée dès l'annonce de la chute du régime communiste. En 1988, les premières relations diplomatiques entre le pays et les Communautés européennes sont ainsi nouées. Le pays formule sa demande d’adhésion en 1994 et les négociations officielles débutent en 1998. Avec son entrée dans l'Union européenne le 1er mai 2004 et son adhésion à l'OTAN en 1999, la Pologne atteint son objectif prioritaire d'intégration dans les structures euro-atlantiques.
En 1991, la Pologne fonde, avec la Hongrie et la Tchécoslovaquie, le groupe de Visegrád. Celui-ci doit leur permettre d'adopter des positions communes afin d'obtenir plus de poids au sein des décisions européennes.
Après son entrée dans l’UE en 2004, la Pologne s’affirme comme un acteur important en Europe. Son influence grandissante dans les affaires européennes se ressent notamment lors de la Révolution orange en Ukraine (fin 2004 - début 2005), lorsque Varsovie incite ses partenaires à soutenir l’opposition. Avant même son adhésion, la Pologne négocie avec vigueur le nombre de voix qui lui sera attribué au Conseil de l'UE. Elle obtient ainsi la révision de l'organisation et du fonctionnement du Conseil à la signature du traité de Nice en 2003, ce qui lui permet d'obtenir 27 voix lors de son adhésion, soit autant que l'Espagne et seulement 3 de moins que l'Allemagne, la France, l'Italie et le Royaume-Uni.
Le pays entretient néanmoins des relations difficiles avec les institutions européennes depuis la nouvelle victoire du parti Droit et Justice, ouvertement eurosceptique, aux élections législatives de novembre 2015. Après l'entrée en vigueur de deux lois controversées portant atteinte à l'indépendance des médias et de la justice, la Commission européenne décide le 13 janvier 2016 d'entamer un "dialogue structuré" avec la Pologne, alors simple avertissement. Avant de déclencher finalement, en décembre 2017, l'article 7 du TUE, qui peut théoriquement entrainer le retrait des droits de vote du pays au Conseil.
Le pays a également été mis en cause par les institutions européennes pour son refus de coopérer dans la gestion de la crise des migrants. Le pays n'a en effet relocalisé aucun migrant sur son territoire depuis l'Italie et la Grèce.
La Pologne compte 52 députés au Parlement européen. Le pays a endossé la présidence du Conseil de l'UE lors du deuxième semestre de 2011.
Plusieurs Polonais ont rempli des fonctions clés au sein des institutions depuis l'adhésion du pays. Jerzy Buzek a notamment été président du Parlement européen de 2009 à 2012. L'ancien président du Conseil européen (2014-2019), Donald Tusk, est également de nationalité polonaise.
Janusz Wojciechowski est le commissaire européen de la Pologne chargé de l'Agriculture dans la nouvelle Commission (2019-2024).
Géographie
La Pologne est située au centre de l’Europe. Sa superficie est de 312 685 km2. Elle est délimitée au nord par la Mer baltique, au sud par les Carpates, les Beskides et les Sudètes. Au nord et au centre du pays s’étend une grande plaine, constellée de lacs dans le nord-est (Mazurie). Le pays compte de nombreuses réserves naturelles et ses parcs nationaux hébergent une faune riche et rare : loups, ours et troupeaux de bisons.
La Pologne est un pays de plaines : 75 % du territoire se situe en dessous de 200 mètres d’altitude. Le pays comprend trois régions naturelles : au nord une plaine côtière et un relief de basses collines avec de nombreux lacs, au centre une région monotone et plate, au sud un relief qui s’élève, avec des plateaux sédimentaires et des chaînes montagneuses (la chaîne des Carpates au sud-est, les monts des Sudètes au sud-ouest). Le point culminant est le mont Rysy (2 499 mètres) dans les Hautes Tatras, à l’extrême sud du pays.
La Pologne compte deux grands fleuves : la Vistule qui traverse le pays du sud au nord, baigne Cracovie et Varsovie et se jette dans la Baltique par un delta dans la baie de Gdańsk, et l’Oder, né en République Tchèque, qui traverse la Silésie polonaise, sert de frontière naturelle avec l’Allemagne et rejoint la mer Baltique par la baie de Szczecin. Leurs vallées sont encaissées et fertiles.
Le climat est continental : durant l’hiver, particulièrement rigoureux, les températures peuvent atteindre -30°C.
Les 37,97 millions d’habitants sont assez fortement urbanisés : 61,5 % de la population est réparti dans un réseau urbain assez développé et un maillage territorial plutôt équilibré. L’industrialisation, en particulier au cours de l’époque communiste, a renforcé le poids démographique du sud du pays, sur une ligne allant de Wrocław à Cracovie, les villes principales avec Varsovie, Łódź, Poznań et Gdańsk.
Economie
La Pologne a été le premier pays d'Europe centrale à retrouver, en 1995, son niveau de production de 1989, avant de connaître un fort développement économique dans la deuxième moitié des années 1990 (5,5 % de croissance en moyenne entre 1994 et 2000). C'est par ailleurs le seul pays de l'Union européenne à ne pas avoir connu de récession en 2009, avec un PIB en hausse de 3,5 % en 2010.
En 2015 et 2016, la croissance du PIB a été supérieure à 3 %, notamment dynamisée par la consommation intérieure grâce à une baisse du taux de chômage à 6,2 % en 2016 et une augmentation du pouvoir d'achat des salariés. En 2018, le taux de croissance atteint 5,1 % et le chômage baisse à 3,9 %.
Le secteur industriel, qui représente un tiers du PIB, concerne la fabrication de machines, le transport et les technologies de l'information et de la communication (TIC). Bien que le secteur agricole emploie 10 % de la population, le secteur des services est en forte expansion et est orienté vers la logistique et les services financiers. L'économie polonaise est par ailleurs très ouverte sur le commerce extérieur, et 87 % de ses exportations sont destinées aux pays de l'UE, du fait de sa position géographique stratégique.
Avec une main d'œuvre de plus en plus qualifiée dont le coût horaire est parmi les plus faibles de l'UE, le pays attire effectivement les investissements étrangers. Malgré une diminution de ces derniers depuis 2014 et la crise russo-ukrainienne, la reprise des économies voisines et l'intensification du crédit permettent à la Pologne de compter sur la demande externe pour soutenir son économie. Ses industries électromécaniques, par exemple, sont très intégrées à l'industrie allemande.
Entre 2014 et 2020, le pays reçoit la plus grosse dotation de l'UE liée à la Politique de cohésion, à hauteur de 77,6 milliards d'euros sur six ans afin de soutenir, entre autres, certaines régions peu développées par la construction d'infrastructures de transport, la promotion des énergies renouvelables et les politiques d'éducation.
Le pays est sorti avec succès de la procédure de déficit excessif (PDE) en juin 2015, après avoir ramené son déficit public sous le seuil de 3 % du PIB. Sa dette publique reste également en-deçà du seuil des 60 % du PIB, ce qui lui permet de mettre en place une politique publique expansionniste (nouvelles allocations enfant, baisse de l'âge de la retraite…).